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LEGAL, PHILIDOR, DESCHAPELLES, LA BOURDONNAIS, SAINT-AMANT, KIESERITZKY ...
L'un des maîtres du XVIII siècle. Il est considéré comme le meilleur joueur français jusqu'à l'avènement de son élève Philidor.
Il ne nous reste qu'une seule de ses parties. Dans cette partie très courte jouée en 1750 Legal avait réalisé sa célèbre combinaison sur le thème du déclouage.
Selon d'autres sources, la partie aurait eu lieu en 1787. Si c'est vrai, Legal aurait eu 75 ans au moment de la partie : une étonnante vivacité d'esprit pour cet âge!
L'un des meilleurs joueurs du XVIIIème siècle. Natif de Dreux, Philidor, qui avait 6 ans, fut donné à la Capelle de Versailles. Après avoir terminé ses études de musique, il rentre à Paris. C'est à cette période quil prend ses leçons de Legal et fréquente le café Régence.
Entre 1745 et 1754 il voyage beaucoup et vit dans plusieurs pays européens (Hollande, Angleterre, Prusse). En 1749, à Londres, son livre est édité. Le titre de louvrage est "Analyse des échecs".
"Les pions sont l'âme des échecs". Cette simple petite phrase constitue un tournant fondamental dans lhistoire des échecs. "Ils sont l'âme des échecs; ce sont eux uniquement qui forment l'attaque et la défense, et de leur bon ou mauvais arrangement dépend entièrement le gain ou la perte de la partie", Philidor
Son ouvrage est constitué de commentaires de parties, puis de létude de certaines fins de parties, comme la célèbre position Philidor dans la finale Tour-Fou contre Tour, où les Blancs gagnent par une série ingénieuse de manuvres.
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Philidor 1749 : 1.Tc8+ Td8 2.Tc7 Td2
(C'est la meilleure position de la Tour noire. Si 2...Ta8? 3.Th7 Ta6+ 4.Fd6, ou
2...Rf8 3.Tf7+ Rg8 4.Tg7+ Rf8 5.Tg4 Te8+ 6.Rf6 Td8 7.Th4 Rg8 8.Rg6 etc) |
Rentré à Paris en 1755, il battit Legal, son maître, en match (résultat inconnu). Mais c'est l'art musical qui assure son existence et Philidor laisse les échecs durant presque 20 ans.
A partir de 1775, à l'invitation du club d'échecs anglais, le Saint-James Club, il fait des voyages réguliers en Angleterre. En 1793, la guerre éclate entre la France et lAngleterre; il est alors bloqué à Londres.
Il meurt en 1795, alors que sa famille obtient la permission pour son retour en France, en pleine période révolutionnaire. Une ouverture, la Défense Philidor, qu'il étudiait et jouait, porte désormais son nom.
Général de l'armée de Napoléon. Au combat
dans de nombreuses batailles, il a perdu la main droite.
Après la bataille de Waterloo, il a pris sa retraite.
En habitué du café Régence durant la période 1815 - 21, il jouait en donnant un handicape d'un pion et un coup, tant sa supériorité sur ses adversaires était grande! Il était le plus fort joueur du fameux café, avant qu'il ne perde de sa superbe face au jeune La Bourdonnais.
En 1824 il a instauré La Bourdonnais comme son successeur, et s'est éloigné des Echecs. Il finit sa carrière au whist (ancêtre du bridge), où il devint le plus fort joueur de son temps!
Il est reconnu comme un point de liaison entre l'époque de Philidor et celle des temps modernes (J.Walker).
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Voici une position bizarre, probablement du Jeu qui s'appelait "Partie des pions", où un des joueurs devait enlevait une de ses pièces et pouvait la remplacer par des pions.
Si c'est ça, alors de toute évidence la Dame noire fut remplacée par
les huit pions.
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Malheureusement, le temps n'épargna aucune partie de ce général brave et joueur.*
* Aucune partie normal. Il y a
quelques parties avec le handicape. Deschapelles jouait avec les
Noirs et sans pion f7.
La combinaison finale de la partie
Cochrane - Deschapelles
Il est le fondateur de la première revue d'échecs "Palamede", et auteur d'un manuel d'échecs (1833). Il a commencé à travailler dans le commerce, mais la faillite en 1833 l'a contraint à devenir l'un des premiers joueurs professionnels. Les échecs étaient tout pour lui. Son petit salaire de secrétaire du club d'échecs de Paris ne suffisait pas même pour une vie modeste. Le jeu au café "Régence" avec comme enjeu habituel un franc lui procurait un revenu supplémentaire.
En 1834-35, une grande confrontation entre La Bourdonnais et MacDonnell, organisée par le Westminster Chess Club, se déroule à Londres. Alexandre MacDonnell, maître irlandais et meilleur joueur britannique, occupait un bon poste comme secrétaire de la West Inde Compagnie et les échecs n'étaient pour lui qu'un loisir. Un "profi" et un amateur ont joué six matches.
" Parfois MacDonnell
réfléchissait plusieurs heures, alors que La Bourdonnais n'a
réfléchi 55 minutes qu'une seule fois dans ses matches.
La Bourdonnais ne parlait pas anglais et son rival pas français.
Le seul mot qu'ils échangeaient était échec. Mat se
prononçait rarement et toujours
avec un sourire aimable. "
(Walker)
La Bourdonnais en gagna quatre :
1) +16, -5, =4. 3) +6, -5, =1. 4) +8, -3, =7. 5) +7, -4, =1,
en perdit un seul : 2) +4, -5, =0, le dernier ne s'est pas terminé 6) +4, -5, =0.
Au total 85 parties ont été jouées et le score : +45, -27, =13 n'a laissé aucun doute de la supériorité du maître français, qui devint ainsi le plus fort joueur du Monde jusqu'à sa mort.
En 1840 La Bourdonnais, déjà malade, vient à Londres. Ses finances sont déplorables. Le Club d'Echecs de Paris n'existait plus. En 1939, "Palamede" cesse sa parution. Malgré l'aide de ses amis londoniens, le 13 décembre 1840 il décède. La maladie et les privations l'ont vaincu.
Le livre de La Bourdonnais fut traduit en plusieurs langues (deux éditions en Russie en 1839 et en 1853). Ce livre est important car c'est la première fois dans la littérature échiquéenne que l'auteur explique comment s'entraîner seul avec un livre.